Les pionniers du versant Ouest du lac

lac Mercier 1963, vue vers le sud coll. Stéphane Martin
Coll. France Grondin

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Depuis l’arpentage et la division des cantons dans les comtés de Labelle et Terrebonne dans les années 1871-1883, le petit village de Mont-Tremblant et l’extrémité sud-est du lac Mercier font partie du canton de Grandison (comté de Terrebonne).

Pour ce qui est du « lac Sam » (Mercier) et du « lac au Poisson » (Desmarais), ces lacs sont localisés dans la « Municipalité de Clyde » (La Conception) (comté Labelle).

BAnQ-Lots-Canton-Clyde-lac-Sam-1889

La municipalité de Mont-Tremblant est créée en avril 1940.

La situation géographique et le développement de l’activité touristique suscitée par le Mont-Tremblant amènent la Municipalité de Mont-Tremblant à intégrer au sein de son territoire, les lots du Canton de Clyde adjacents où sont situés les lacs Mercier et Desmarais. Les lots des rangs D (à l’ouest) et E (à l’est et au nord du lac) du Canton de Clyde font dorénavant partie de la Municipalité de Mont-Tremblant.

La Municipalité du Canton Clyde changea officiellement de nom en 1946 pour « Municipalité de La Conception ».

 

Voir:  « Politique familiale », Municipalité La Conception  

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Les lots autour du lac « Sam » (Mercier)

Des habitants installés dans la région obtiennent des « billets de location » ou par l’octroi de « Lettres Patentes» pour des lots qu’ils veulent acquérir autour du lac Mercier et s’engagent à défricher.

L’Honorable Honoré Mercier avait réservé plusieurs lots dans la région afin de permettre l’installation du chemin de fer et le développement du territoire.

En 1892, plusieurs lots avaient d’abord été réservés pour Honoré Mercier, sa famille et quelques fidèles amis, ces lots étant pour la plupart, jugés impropres à la culture. Les lots réservés n’ont donc pas été mis à la disposition des colons.

Le 17 novembre 1896, Virginie St-Denis, veuve de l’Hon. Honoré Mercier décédé 2 ans auparavant, acquiert du gouvernement du Québec suivant un octroi qu’elle s’est vu accorder, plusieurs lots du rang ll dans le Canton de Grandison, ainsi que pour la presque totalité des lots des rangs D et E du canton de Clyde. Elle détient aussi les Lettres patentes pour les lots 46 (Grandison) et 52 (Clyde) où est localisée la voie ferrée.

Dans le secteur du lac Mercier, Virginie St-Denis détient donc les lettres patentes pour :

-les lots 36 (67 acres) et 37 (31 acres), ainsi qu’une partie du lot 35 du 2e rang du canton de Grandison. (village et sud du lac Mercier),

-les lots 1, 2 et 3 du rang D du Canton de Clyde (lots adjacent au canton de Grandison, au sud du lac Mercier)

-les lots 4 à 8 du rang D du Canton de Clyde ( côté ouest du lac Mercier),

– les lots 1 à 8 du rang E du Canton Clyde (côté est et nord du lac Mercier),

lot 52 du Canton de Clyde et lot 46 du Canton de Grandison: (une bande de terrain longeant le lac, où passe le chemin de fer).


Les Pionniers du versant ouest du lac

Le territoire sud du lac Mercier est située dans le canton de Grandison (lots 35, 36 et 37 du rang ll ), tandis que le reste du lac (à l’est et l’ ouest) se trouve dans le canton de Clyde. Ce sont les lots 1 à 8 du rang D.

Les lots 36 et 37 du rang 2 du canton de Grandison (à l’exutoire du lac)

(de 127 à 131 de l’actuel chemin du lac Mercier)

En 1899, Virginie St-Denis vend les lots 36 (67 acres) et 37 (31 acres), ainsi qu’une petite partie du lot 35 du 2e rang du canton de Grandison, à Edouard-Henri Mercier, officier de douanes de Montréal et frère d’Honoré Mercier. Ces lots sont adjacents au lac.

Lots 35 à 37 rang 2 (côté ouest) Grandison

Après le décès d’Edouard-Henri Mercier en juin 1905, ses deux filles Cécilia et Évelina sont les héritières. Cécilia cède sa part d’héritage à Evelina « Eva » Mercier.

BAnQ-sud-du-lac-Mercier-vers-1980

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-Le 19 juin 1917, Evelina Mercier (Alfred Beaudoin) vend à Katherine Melanie Weekes, épouse de l’avocat John Jennings  Creelman, trois parcelles de terrain sur les lots 36 et 37 du rang ll, à l’extrémité sud-ouest du lac.

Évelina Mercier décède le 22 août 1920. Sa succession (Alfred Beaudoin et leurs six enfants) vend, le 17 mai 1923, une grande partie (9.6 acres) des lots 36 et 37 du 2e rang au sud-ouest du lac, puis une autre partie du lot 36 (5 acres) le 13 juillet 1929.

Ce vaste terrain s’étend du lac au chemin public (chemin du lac Mercier). Une très belle maison y est érigée

John J. Creelman décède le 29 juin 1949. Sa succession, représentée par sa deuxième épouse Maud Hamilton Baker, vend toutes les parties des lots acquis par J.J. Creelman au fil des années, au Dr. Lucien Piché (Suzanne Denis) le 17 novembre 1961.

Sur la photo qui suit, où on peut entrevoir (coin extrême gauche) la maison construite par les Creelman, avant qu’elle ne soit détruite par un incendie dans les années 90, ainsi qu’une cabane de bateaux datant de cette époque.

Lucien Piché décède et le territoire est transmis à son épouse Suzanne Denis en août 1979. Le grand terrain a été divisé afin de permettre que chacun des 10 enfants puisse avoir son terrain sur le lac. Les plans ont dû être révisés suite aux modifications des règlements de zonage de la municipalité. Au décès de leur mère Suzanne le 17 décembre 1993, ce sont les dix enfants de Lucien et Suzanne Piché qui héritent de ce vaste terrain.

De cette époque subsiste tant bien que mal, la bucolique cabane de bateaux, maintenant en ruine (2022), qui servait de perchoir au héron qui visite le lac chaque été.

Le vaste terrain devient plus tard la propriété de la compagnie Aeromag 2000, basée à Montréal, propriété de la famille de Mario Lépine.

reconstruite en 2022

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-L’extrémité sud du territoire est demeurée la propriété des successeurs d’Évelina Mercier jusqu’en 1988, alors qu’une autre partie a été conservée par les derniers descendants d’Évelina jusqu’à tout récemment.

Pendant plusieurs années, la propriété a été possédée par Alain Legault et Danielle Bédard et est maintenant occupée par Nicholas Segone.

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Les chemins du rang D du canton de Clyde: (Ouest)

En 1889, dans un plan de subdivision des lots du canton de Clyde, le chemin public menant vers Labelle s’appelait « chemin Bisson ». On le connait maintenant sous le nom de « Chemin du lac Mercier ».

Le chemin public longe les nouveaux terrains le long de la baie du sud desservant les habitations qui apparaissent peu à peu au niveau des lots 1, 2. Le chemin bifurque ensuite vers l’ouest au niveau du lot 3 pour continuer sa route vers Labelle.

La portion qui longe le lac s’appellera « Chemin Harrisson » dans les années 20, tandis que la portion qui bifurque vers l’ouest se nommera « Rue Verdon » vers 1935.

Le chemin public, « Chemin du lac Mercier » verra son tracé passer plus haut vers l’ouest, ce qui permet le développement des terrains situés sur les lots 1 et 2.

Toponymes des « Chemin Harrisson » et « Rue Verdon » :

Walter E. Harrison y possède une maison de pension en 1921, tandis que Patrick Verdon est propriétaire d’une partie du lot 4, au nord du lot 3.

Cette dernière portion de l’ancien chemin public, jadis rue Verdon, a depuis été abandonnée et est devenue en 2023, un chemin privé desservant la propriété de Marc Bourdon au niveau du lot 3.

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Les lots 1, 2 et 3 du rang D du canton de Clyde: (Ouest)

(de 181 à 195 « chemin du lac Mercier » et « chemin Harrisson »)

 

À la fin du 19e siècle, Virginie St-Denis vend les lots 1, 2 et 3 du rang D du canton de Clyde, soit tout le secteur au sud du lac Mercier des deux côtés du lac, à la limite du canton de Grandison, à Bénoni St-Jean, un menuisier et cultivateur du canton de Clyde où est situé le lac Mercier.

Le 18 juillet 1902, Bénoni St-Jean vend à son tour ces trois lots à Jérémie Bonnier dit Laplante, un cultivateur du canton de Clyde.

En novembre 1902, il vend à Joseph Cyr, un homme d’affaires de Saint-Jovite, les lots 1, 2 et 3 du côté est du lac.

Le 4 août 1903, Jérémie Bonnier vend la portion ouest des trois lots.

Jérémie Bonnier se fait vieux et une des conditions de vente exige le versement d’une rente annuelle. La rente lui sera versée jusqu’ à son décès le 4 mars 1910.

Joseph Robert, un cultivateur de St-Jovite, est donc propriétaire des lots 1, 2 et 3 du rang D du côté ouest du lac. Sur ces lots, de nouvelles résidences apparaissent.

Lors du recensement de 1911, les occupants des lots 1, 2 et 3 sont les familles de Joseph Robert et de Zéphirin Bisson.

Les lots 1, 2 et 3 sont subdivisés en plusieurs parties par un arpenteur en 1915.

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Lot 1

(du 181 à 195 chemin du lac Mercier)

C’est le 12 novembre 1921 que Joseph Robert vend les parties du lot 1 à un rentier de Montréal, Pierre-Damien Racine et son épouse Clara Racine, puis une autre partie le 19 septembre 1923 et enfin une autre le 4 mars 1924. Ces parties de lots sont vendues à Alcide Forget, industriel de Saint-Jovite le 6 août 1948.

Ce n’est qu’en avril 1972 que le médecin de Plantagenet, le Dr. Jean De Guise, en devient propriétaire. Une autre partie du lot 1, (lot 1-22), dont Conrad Forget est propriétaire, est vendue à Jean De Guise en avril 1977. La maison construite dans les années 70 est encore occupée de nos jours par la famille De Guise.

La partie sud-ouest de la baie demeurée vierge jusqu’en 2003, alors qu’une première résidence y fut érigée par Thérèse Béland et Pierre Collins.

Quelques années plus tard, les Scalia-Iacono y construiront une seconde maison.

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Lots 1 et 2    portion sud :  (du 103 au 169 de l’actuel chemin Harrisson)

Depuis 1903, Joseph Robert a défriché, cultivé, puis subdivisé les lots 1, 2 et 3.

Le 15 septembre 1932, Joseph Robert, maintenant installé au lac Tremblant, vend des parties de lot 1-24, du lot 2-20, 23, 25 et du lot 3-15, à Georges Meilleur, un marchand de St-Jovite.

Le même jour, ces lots sont vendus à Kenneth Harrison. Peu de temps après, le 26 juin 1933, Ken Harrison les vend à un hôtelier, Joseph Greenough.

Celui-ci y érige un hôtel, le « Windermere«  sur le lot 2-20 tout près du ruisseau qui longe une partie du lot 3.

Joseph Greenough et ses descendants possèdent l’hôtel jusqu’au 9 avril 1946.

L’hôtel et tous les bâtiments construits sur cette partie du lot 2 est alors vendu à l’hôtelier Armand Bastien.

Armand Bastien doit se départir de l’hôtel et c’est en juillet 1967 qu’il vend à Albert Deslauriers qui ne le conserve que peu de temps.

Ce sera Monique Cousineau (Me Guy Rouleau) qui en prendra possession.

L’hôtel disparait pour laisser place à une maison privée, occupée depuis 1979 par les mêmes propriétaires, Marie-André Lefebvre et François Vachon.

En 2023, la résidence devient propriété de Linda Ward et John O’Brien.

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Lots 2 et 3    (de 169 à 184 de l’actuel chemin Harrisson)

Le 2 mai 1910, Charles Williams, un gérant résidant à New-York (alors représenté par Lydie Goyette, dont la famille possède les lots voisins 4 et 5), acquiert de Joseph Robert les parties de lots 2 et 3 du rang D.

Charles Williams et sa famille ont occupé une maison nommée « Villa des Sapins » depuis l’été 1908.

Le 25 mai 1912, c’est au tour de George Édouard Ponthieu de devenir propriétaire des parties de lots détenus par Charles Williams.

George Édouard Ponthieu, originaire de Paris en France, avait immigré au Canada en 1907 et travaille à Montréal comme chimiste. Il est gérant de la « Compagnie Chimique National de Montréal », une compagnie qui s’intéresse à la pasteurisation du lait en 1909.

Sur le lot 2-1, George Edouard Ponthieu, avait acquis le 25 mai 1912 les parties de lots détenus par Charles Williams. Il modifie la « Villa des Sapins » des Williams pour en faire une maison de pension (boarding house) qu’il nomme le « Shadinook ». En plus de l’édifice principal, plusieurs autres bâtiments secondaires prennent place.

George Edouard Ponthieu y réside de façon intermittente, sa principale demeure étant à Outremont.

Un ruisseau important dont l’eau provient d’un petit lac au sommet de la montagne à l’ouest, le lac St-Jean,, coule à travers ce lot.

Le 25 avril 1921, il vend des parties de lots 2-1 et 3-6 où sont érigés les bâtiments du Shadinook, à un vendeur de WestmountWalter Ephraim Harrison (Martha Ann Shaw), immigrés d’Angleterre avec leur fils Kenneth en 1911.

BAnQ-Shadinook-vers-1921
BAnQ Shady-Nook-Inn-1940

En mai 1924, Walter E. Harrison acquiert de Susie Ida Stanton Silcock et John Stevenson, comptable pour la compagnie de chemin de fer, d’autres portions du lot 2. D’autres bâtiments sont érigés. Ce lot avait été vendu par George Ponthieu à Susie Silcock en 1914.

En 1930, George Ponthieu vendra à Walter E. Harrison, les autres parties des lots 2 et 3 dont il est encore propriétaire.

En juillet 1932, Walter E. Harrison et Martha Ann Shaw décident de céder la maison de pension, ainsi que l’ensemble des lots qu’ils possèdent, à leur fils Kenneth Harrison (Audry Mann).

En 1934, Kenneth traverse une période tumultueuse. En août 1935, les parents de Ken reprennent le patrimoine confié à leur fils 3 ans plus tôt. Walter et Martha sont à nouveau propriétaires de l’hôtel et des terrains où les principaux bâtiments sont érigés. Ils y tiendront une maison de pension jusqu’après la guerre.

En 1935, Kenneth Harrison est très impliqué dans le « Club de ski Mont-Tremblant » qu’il vient de fonder. En 1938, Joe Ryan, en visite à Gray Rocks, survole la montagne de 3200 pieds avec l’avion de Tom Wheeler, accompagné par Lowell Thomas.

C’est le début du grand projet de faire de cette montagne un grand centre de villégiature.  Pour Kenneth Harrison, le « Club de ski Mont-Tremblant » deviendra sa principale activité à Mont-Tremblant en plus de diriger un hôtel à Ste-Agathe.

Walter et Martha délaissent graduellement la maison de pension et vendent les parties de lots où sont érigés les bâtiments du « Shadinook » à Harold W. Seeney le 5 mars 1946.

Les Harrison auront été hôteliers durant 25 ans. Ils auront inspiré le toponyme de la rue qui porte maintenant leur nom: le « chemin Harrisson« .

Après quelques changements de propriétaires, l’ancien « Shadinook« , désormais à l’abandon, ainsi tous les bâtiments construits sur cette partie des lots 2 et 3, est acheté le 11 mai 1957 par Zionist Organization of Canada.

Le camp Kinneret Biluim en est maintenant propriétaire depuis le 6 avril 1984. Le camp de vacances est sous la direction de Guy Korngold, qui connait bien ce joyau pour y avoir séjourné en tant que vacancier lorsqu’il était enfant, puis comme moniteur par la suite.

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Lots 2 et 3    Au nord du camp de vacances ( du 193 au 197 Harrisson)

Lors de la subdivision des lots en 1915, quelques droits de passage sont délimités afin de donner des accès au lac à partir du chemin public qui traverse les lots 2 et 3 vers l’ouest. (l’actuel Chemin Harrisson).

Vers la fin des années trente, Kenneth Harrison, maintenant gérant d’un hôtel de Ste-Agathe, détient encore quelques parties des lots 2 et 3. Il se départit de la plupart de ces lots de 1946 à 1949

En 1947, il décide de se vendre des parties du lot 2. Il vend à un agent d’immeuble de Hamstead, Saladin Volkman.

En 1956, Ken Harrison vend d’autres parties du lot 2 et du lot 3 à Owen J. Payne.

Howard Hubbard y possède une maison pendant plusieurs années, puis vend sa propriété à Isabelle Naud.

Dix ans plus tard en 1966, Saladin Volkman vend à son tour une petite partie du lot 2-13 à Stanley Smith , où il installe une petite maison près de la rive. Cette maison est maintenant la propriété de Nicholas Zyromski.

C’est en décembre 1974 que William Staniforth, résident de Westmount, acquiert de la succession de Saladin Volkman, les parties des lots 2 et 3 dont il était encore propriétaire à son décès.

On peut apprécier aujourd’hui la propriété en pierre érigée à l’époque, dont la géologue Caroline Wilson est maintenant propriétaire.

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Lot 3  en allant vers le nord  ( du 201 au 217 chemin Harrisson)

Georges Ponthieu se départit graduellement des lots acquis en 1911.

Le 4 mai 1916, George Ponthieu vend à William Harry Robinson (Jennie MacCorquadale), une partie du lot 3 (lot 3-8).

William H. Robinson a immigré d’Angleterre en 1887. Il réside maintenant à Outremont.

Au lac Mercier, les Robinson construisent une maison d’été qu’ils occupent avec leurs six enfants. Jennie décède en 1937 et William Harry en 1940.

Les héritiers du couple Robinson conservent la maison du lot 3-8 jusqu’en 1956.

Le 8 septembre 1956, Janet Margaret Robinson vend la partie du lot 3-8 dont elle a hérité, au propriétaire d’un lot voisin, Saladin Volkman.

vers 1970 Coll. Scott Hayward

C’est le 4 septembre 1962 que Clifford Rolfe Hayward (Helen Bass) en devient propriétaire. 60 ans plus tard, la résidence demeure toujours dans la famille, maintenant propriété de l’architecte Scott Hayward.

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En février 1919, George Édouard Ponthieu a vendu les parties du lot 3 (2 et 3) à l’extrémité du chemin à Evelyn Morphy, l’épouse d’un confrère chimiste de Ste-Anne-de-Bellevue, John Ferguson.

Le 16 août 1935, Evelyn Morphy vend la propriété à Edward Hayvren, un gardien d’immeuble de Montréal. Après le décès d’Evelyn en mars 1956, la succession conserve la propriété jusqu’en juillet 1961.

Les nouveaux propriétaires sont Jean-Jacques Picard et Romuald Picard. Au décès de ce dernier, Jean-Jacques Picard en devient l’unique propriétaire en 1988.

Romuald Picard vers 1970 – Coll. Scott Hayward.

Les acheteurs, Ingrid Knutson et Bruce Lévy, conservent la maison jusqu’en 2018. Maintenant installés en Espagne où ils ont une petite auberge, les actuels propriétaires sont Carolyn Betts et Charles Bouthillier.

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 Lot 3     la baie face au Nord    (L’extrémité du chemin Harrisson)

 En 1916, George Ponthieu a vendu une partie du lot 3 à William Harry Robinson (Jennie MacCorquadale), où ils ont construit une maison d’été.

Le 23 novembre 1930, un de leurs fils, Arthur Harry Robinson, acquiert de George Ponthieu deux autres parties de lot 3 situées à la limite du lot 4, vers le nord.

La partie du lot 4 adjacente constitue un prolongement naturel du lot 3. Cette portion du lot 4, possédée par Louis E. Roy, est vendue à Arthur Harry Robinson en janvier 1934.

Arthur Harry Robinson y construit une résidence d’été donnant sur la baie qui fait face au nord, qu’il conserve jusqu’en septembre 1944, alors que la propriété est acquise par Rita Duchaine (J. Léon Simard).

La famille Simard a conservé la propriété pendant de nombreuses années. La maison a été détruite par un incendie dans les années 2000.

Deux des trois terrains vacants ont été vendus en 2016 à Lucie Charbonneau et Marc Bourdon. Une nouvelle maison a été construite sur le site de l’ancienne qui avait brûlé il y a une vingtaine d’années. Le chemin d’accès a remplacé le « Chemin Verdon », maintenant à l’usage exclusif de la famille Bourdon.

Le troisième terrain plus vers l’est a été acquis en 2019 par Dr. Christian Ahmarani.  Stéphanie Guay et lui y ont construit depuis peu une maison en haut d’un rocher, qu’on apercoit derrière la végétation.


Le milieu du lac -> Les lots 4 et 5 du rang D du canton de Clyde:

(Chemins: « du lac Mercier », Pointe-du-rocher », « des Tourterelles, « Hunter », « Impasse-de-l’Aurore« )

C’est dans ce secteur qu’on retrouve le nom de rues «Syracuse » et « Hunter », en souvenir des premiers occupants. On y retrouvait aussi l’ancienne rue « Verdon » jusqu’en 2023.

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Lot 4     (actuellement 339, 361 et 369 ch. Du lac Mercier)

Plusieurs autres parties des lots 4 et 5 du rang D sont vendus par Louis E. Roy à différents propriétaires, où ils ont érigé leurs habitations. En plus de Paul Vincent Syracuse (tailleur de St-Jovite), ces acquéreurs ont été:

  • Alfred Ferguson, en août 1914,
  • Harry Arthur Robinson, en janvier 1934,

De juillet 1934 à 1942, les portions restantes du lot 4 vers le sud-est, sont vendues à:

  • Patrick Verdon, un pompier de Montréal, en janvier 1934,
  • William Lazure, en septembre 1934,
  • Robert W. Lebeau, un inspecteur du chemin de fer, en février 1933 et en juillet 1935,
  • Léopold Dubeault, en décembre 1937 et
  • Alberta Charbonnea, acquiert une partie du lot 4 de Robert Lebeau en janvier 1942.

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William Lazure y construit une maison d’été en bois rond, où la famille Lazure vient y passer ses étés.

William Lazure est décédé en 1994 et sa succession a conservé la propriété jusqu’en 2012, alors qu’elle est vendue à Diane A. Gagné de Cantley dans la Gatineau.

Patrice Vézina & Christine Robillard ont acquis la propriété en 2018. Le chalet d’été en bois rond a été remplacé par une nouvelle maison cachée, tel un trésor, sous une végétation dense. La petite cabane rouge sur le bord de l’eau a été conservée, véritable témoin d’une époque révolue.

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Après le décès de Patrick Verdon, l’optométriste J. Armand Messier (Yvonne Marcoux), hérite du terrain le 6 mai 1949 où il va bientôt ériger une maison.

Le 16 octobre 1967, c’est au tour de Robert Thériault (Claire Desmarais) d’acquérir cette partie du lot 4 d’origine.

La propriété est conservée dans la famille après le décès de Robert Thériault, jusqu’au 12 août 2016. Depuis cette date, ce sont Christine et Gerry Krisa qui en sont les propriétaires.

Photo Christine Krisa

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Alberta Charbonneau-Fortier vend sa propriété à Jacqueline Amesse en 1976.

Jacqueline Amesse y a habité jusqu’à son décès il y a quelques années puis la propriété a été vendue en 2019 à Lyne Jacques et François Chartrand, un dentiste de Montréal, et l’ancienne maison a fait place à une nouvelle depuis.

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Lots 4 et 5      (« chemin de la Pointe-du-Rocher » et « chemin des Tourterelles« )

Le 19 mai 1897, A-D. Dury obtient par lettres patentes la concession de quelques lots (Lot 4 et lots 8 et 9) du côté ouest du lac Mercier, le long du chemin Bisson (chemin du lac Mercier) qui mène vers Labelle.

Alphonse-Denis Dury et Marie Giroux avaient quitté leur France natale en 1883 pour immigrer au Canada. Alphonse est tailleur et le couple ont ouvert un magasin de vêtements à Saint-Jovite.

La moitié est du lot 4 est alors vendue à Joseph Robert, un cultivateur qui possédait également les lots adjacents 1, 2 et 3 du canton Clyde, tandis que la moitié ouest du lot 4 est vendue à Jules Lachapelle. Celui-ci était également propriétaire du lot 5.

Jules Lachapelle est un marchand de Saint-Jovite et qui travaille également pour le commerce international du bois de la Compagnie Perley. En 1900, il est conseiller municipal à Saint-Jovite.

La famille Robert

Le 15 juillet 1901, Lydie Goyette, veuve de Narcisse Robert, achète les lots acquis par Jules Lachapelle, afin d’y établir une résidence pour sa famille.

Narcisse Robert était cultivateur à Châteauguay jusqu’à son décès en 1895. Narcisse et Lydie y ont élevé sept enfants. En 1901, leurs 3 filles plus âgées sont mariées.

Deux ans plus tard, le 11 août 1903, le gendre de Lydie Goyette, Louis E. Roy (Laurenza Robert) achète la moitié est du lot 4, jusque-là détenue par Joseph Robert.

Sur un plateau rocheux surplombant le lac, une maison de deux étages y est bientôt érigée.

Les lots 4 et 5 sont désormais entièrement possédés par la famille Goyette-Robert

BAnQ La Patrie 5 août 1905

Lire plus: Hôtel Pointe du Rocher

Le 23 novembre 1905, Lydie Goyette vend à son gendre, Arthur O’Meara (Léontine Robert), la moitié ouest du lot 4 et la moitié est du lot 5.

Elle ne conserve que l’autre moitié du lot 5, la portion ouest, qui deviendra propriété de sa fille ainée Florina Robert après son décès.

Florina avait épousé en 1898 Frederic Schiller, qui poursuivra sa carrière en médecine en Californie, tandis que Florina viendra s’établir au lac Mercier.

Moins de trois mois plus tard, le 8 février 1906, la propriété passe aux mains de son beau-frère Louis E. Roy, qui avait épousé la troisième sœur, Laurence Robert, en décembre 1900.

Louis E. Roy est alors architecte à New-York où la famille séjourne de 1902 à 1910.

À leur retour à Montréal, ils séjournent au lac Mercier par intervalles.

La famille Robert continue de se rassembler à l’ancienne maison familiale, appelée « Villa du Rocher Blanc ».

Les potins mondains racontent en 1908, la visite d’Eugénie Robert, la fille cadette de la famille, ainsi que de Dalila Chalifoux, qui épousera en 1910 le fils cadet, Paul Arthur Robert.

BAnQ Le Pionnier 18 août 1908

Lors du recensement de 1911, les résidents des lots 4 et 5 sont Louis E. Roy , Laurence Robert et leurs deux fils Lucien et Théodore, et sur une partie du lot 5, Vincent Syracuse et Florina Robert.

Les 10 décembre 1914 et 23 novembre 1915, Louis E. Roy obtient les Lettres Patentes pour les deux moitiés du lot 4, détenues jusque-là par Marie Giroux, veuve d’Alphonse-Denis Dury décédé en 1905.

À son décès en janvier 1917, Lydie Goyette lègue à son fils Philémon E. Robert chez qui elle demeurait à Saint-Jovite, la moitié du lot 5. C’est la fille ainée Florina qui hérite de ce lot où elle réside déjà.

Ce n’est qu’en 1925 que Florina Robert, veuve de Frédéric Schiller, pourra enfin épouser Paul Vincent Syracuse tailleur à St-Jovite.

Le fils de Laurence et Louis Roy, Lucien Roy a épousé Jeanne Beaudoin, la fille d’Évelina Mercier. Ils ont séjourné dans la maison familiale à de multiples reprises jusqu’en 1928, la famille Mercier-Beaudoin possédant quelques propriétés de l’autre côté du lac.

L. Roy 1926 – coll. Brien Benoit

Laurence Robert décède. Le 6 décembre 1928, Louis Roy, devenu veuf, vend la propriété (partie du lot 4 et la moitié nord-ouest du lot 5) à Paul Vincent Syracuse (Florina Robert). L’ancienne maison familiale devient pendant quelques années, une maison de pension nommée « Le Belvedère ».

L’époque de la « Pointe du Rocher »

Le 24 décembre 1934, l’immeuble est mis en vente par le shérif à la porte de l’église, lieu fixé pour les ventes aux enchères, et Euclide Dubois, entrepreneur du lac Ouimet est le plus haut enchérisseur.

Euclide Dubois dont les parents proviennent de la région de Ste-Thérèse, a acquis plusieurs lots dans la région entre le lac Ouimet et le lac Mercier. Il exploite un moulin à scie sur un des lots près du chemin qui mène au village. Menuisier et entrepreneur, il participe à la construction de l’église en 1929 et est propriétaire de  » l’Hôtel Villa Bellevue » au lac Ouimet.

Le 7 mai 1936, son gendre Hector Calvé (Irène Dubois) en devient propriétaire et la maison de pension se transforme en un hôtel d’une vingtaine de chambres qui prend le nom de « Hôtel Pointe du rocher ».

vers 1950 Collection Brien Benoit

L’hôtel devient un endroit très convoité par de nombreux touristes jusque dans les années 70.

L’Hôtel « Pointe du Rocher » à l’époque de la famille Calvé

Irène Dubois et Hector Calvé exploitent le commerce jusqu’en février 1968. Après quelques changements de propriétaires qui l’ont brièvement exploité, l’hôtel et toutes les parties de lots sont finalement mis en vente en 1974.

Nouvelle destinée

Les activités commerciales cessent alors que le 12 juin 1974, le neurochirurgien Dr. Brien Benoit en fait l’acquisition. L’ancien hôtel est dorénavant transformé en résidence privée.

Hiver 1975  –  collection Brien Benoit

Un des chalets adjacents à la maison principale, a abrité vers la fin des années 70 un grand ami de la famille Benoit, le ténor canadien Jean Bonhomme, lorsqu’il a mis fin à sa carrière internationale..

Jean Bonhomme dans « La bohème » à « Covent Garden, Londres ». (coll. Brien Benoit)

Jean Bonhomme chante

De la maison originale du début du siècle sur laquelle se sont greffés plusieurs ajouts dans les années 30, émane une aura dont Lydie Goyette-Robert a imprégné cet endroit unique, comme une vague réminiscence de l’esprit qui y régnait jadis.

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Hector Calvé a vendu une petite parcelle du lot 4 à Yvon Deguise.

Cette propriété a été acquise en 1964 to Madeleine Painchaud-Sénéchal, et l’a conservée jusqu’en 1976.

Vincent Westwick en a fait alors l’acquisition. Décédé depuis, Barbara Westwick et sa famille occupent maintenant la propriété.

 « Chemin des Tourterelles« 

Sur d’autres parties du lot 5, côté nord-ouest, plusieurs maisons en bordure du lac ont été érigées. Les propriétaires actuels sont Maurice Duclos et Vicki Benoit.

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Lot 5     (chemins « Hunter » et « Impasse de l’Aurore »)

Bernhard-Emil Hunter et Paula Oppenlander sont originaires d’Allemagne, puis aux États-Unis. Ils immigrent au Canada en 1912.

Dans les années trente, ils achètent de Vincent Syracuse, une partie du lot 5 où on retrouve une maison de pension d’une vingtaine de chambres, connue sous le nom de Laurentian House.

BAnQ- « Laurentian House » 1939

Leur fils Harry Robert Hunter, assistant architecte, conservera la résidence après le décès de ses parents en 1960. Il va graduellement transformer la maison, qu’il habitera avec sa conjointe Yvonne Mongenais, jusqu’à son décès en 1987.

L’ancien « Laurentian House«  a été remplacé par une belle grande maison, maintenant propriété de l’avocat Montréalais, François Raymond.

La rue qui dessert ces dernières propriétés du lot 5 se nomme « l’Impasse-de-l’aurore« .

Marie-Paule Létourneau  a acheté une partie du lot 5 en 1972, y a construit son chalet et réside presque jusqu’à son décès en 2017. Elle était âgée de 102 ans. Cette propriété appartient maintenant à François Raymond.

Paul Vincent Syracuse a, dans les années 30, vendu la partie nord du lot 5 à Ferdinand Carrière, puis Evelyn Allen, employée de la ville de Montréal, a acheté la propriété en 1976.

La succession d’Evelyn Allen a vendu en 2014 à Joyce Baker et Charles Laplante.

Les maisons voisines construites sur le lot 5 sont propriétés des Livingston-Antoniak et des Parker-Fitzpatrick.


Vers le  nord-ouest -> Les lots 6 et 7 du rang D du canton de Clyde:

  (de 411 à 467 chemin du lac Mercier et Domaine Privilège)

Delphine St-Jean, l’épouse de Bénoni St-Jean, avait obtenu la concession des lots 6A et 6B du rang D et reçoit les lettres patentes du gouvernement du Québec, le 5 février 1924. Les lots lui ont été octroyés pour la culture et la coupe de bois.

Le 8 mai 1934, Antoinette St-Jean (Roméo Pilon), cultivateurs du canton de Clyde, hérite du lot 6B du rang D au décès de sa mère Delphine.

Le petit lac à l’extrémité ouest du lot 6 est nommé « lac Saint-Jean » en l’honneur de la famille St-Jean.

Les descendants des St-Jean (Pilon) possèdent encore une grande portion du territoire original du côté ouest du chemin du lac Mercier, tandis que toutes les parties des lots subdivisés entre le chemin et le lac ont connu plusieurs changements de propriétaires depuis.

 

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-Dorothée St-Jean (Aldéric Boivin), cultivateurs du canton de Clyde, était propriétaire des lots 7 A et 7B du rang D en vertu de lettres patentes octroyées par le gouvernement du Québec le 7 janvier 1927. Elle a vendu le lot 7 à Jérémie Boivin (Marie Délia Pilon) le 24 mars 1928.

Celui-ci revend les deux parties du lot 7 quelques années plus tard, le 10 août 1935, à l’homme d’affaires Zéphirin Vanchesteing (Mercedes Lafleur).

C’est en juin 1972 que le directeur funéraire Roland Vanchesteing (Rachel O’Keefe) et héritier de ses parents maintenant tous deux décédés, vend à Dean Wainwright, un instructeur de ski.

L’homme d’affaires Alain Culis et son épouse Nicole Gauthier achètent les lots 7A et 7B le 27 juillet 2000 et développent le « Domaine privilège« .

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Les lots entre le chemin et le lac   (de 411 à 467 chemin du lac Mercier)

Dorothée St-Jean et ses successeurs subdivisent les lots entre le chemin public et le lac en plusieurs parties de lots et les vendent à de nouveaux propriétaires qui y construisent une maison.

Les propriétaires actuels, les familles : McQuigge, Blanc-Zuru, Rocheleau- Powter,  Londeau-Richardson, Lalonde-Chollet, Lacombe-Scorosanu,  Laliberté-Lamy,  Dafniotis-Antoniades et de P.J. Lagendyk.