Les Hôtels du Lac Mercier
24 mars 2021Les hôtels du lac Mercier :
Le lac Mercier attire les vacanciers, enchantés par la beauté du paysage, l’air pur, la pêche, la chasse et les activités nombreuses. Certains viennent dans la région simplement pour jouir du grand air, pour faire des balades en chaloupe sur le lac, ou pour profiter des plaisirs de la vie à l’hôtel. Les sports en plein air se répandent de plus en plus.
Devenue une destination touristique fréquentée par les mieux nantis, c’est la popularité du ski alpin qui attire les touristes depuis les années 30-40.
À quelques heures de train de Montréal, tous ces plaisirs sont dorénavant accessibles. De plus, l’amélioration des routes et la démocratisation de l’automobile amène le tourisme de masse dans la région.
Les hôtels de cette page:
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Hôtel Mont-Tremblant
En 1892, le lot 36 du rang ll dans le canton Grandisson, à l’extrémité sud du lac Mercier, a été octroyé à Edouard-Henri Mercier, le frère du premier ministre Honoré Mercier, Une partie du lot 36 est ensuite acquise par François Archambault, puis par Joseph Dufour pour la construction d’un hôtel.
« L’hôtel Mont-Tremblant », dont on peut encore reconnaître l’architecture du début du siècle, fut construit au lac Mercier vers 1902.
Joseph Dufour travaillait à l’époque pour la G. H. Perley Company. Dans les forêts environnantes du lac Tremblant, l’activité de coupe de bois était était florissante. Le lac Tremblant servait au flottage (drave) et au transport des billots vers la rivière Cachée, la Diable, puis la Rouge en destination de Grenville-sur-la-Rouge dans la région d’Hawkesbury.
Joseph Dufour avait ayant obtenu des billets de concession de lots dans la région. Sur un de ces lots au lac Tremblant, il construit en 1902 une maison de pension de 6 chambres La maison de pension terminée, il la vend à son beau-frère Zéphirin Meilleur, qui devient alors « maître de pension » au lac Tremblant.
Fils d’Amable Dufour, premier colon établi à Saint-Jovite, Joseph Dufour (Éveline Meilleur) est le gendre de Jules Meilleur et Henriette Bisson, famille de pionniers.
François Archambault acquiert une partie du lot 36 et le cède à Joseph Dufour pour la construction d’un hôtel.
François Archambault est un célèbre constructeur d’églises de la région de l’Assomption et aussi un ami de la famille Meilleur. A-t-il participé à la construction de l’hôtel ?
François Archambault et Ozine Magnan sont présents au baptême d’Armande Meilleur en 1905, la fille de Joseph Meilleur en 1905. Leur fille Anna Archambault, l’épouse du Dr. Eugène Gervais, célébreront le mariage de leur fils Gaston Gervais et d’Armande Meilleur en 1926.
Joseph Dufour pourra désormais disposer d’une source d’approvisionnement en eau nécessaire aux opérations de l’hôtel qu’il construit.
La source
Le 22 novembre 1901, François Sigouin, cultivateur, avait vendu à Célestin Bisson, cultivateur également, une source d’eau qui jaillit sur le flanc de la montagne au nord du chemin du lac Tremblant (l’actuel chemin du Village), localisée sur le lot 35 du rang ll, avec droit d’y construire un bassin et un aqueduc. Les conduits sont installés sur une longueur d’environ 1000 pieds, pour amener l’eau jusqu’à l’emplacement de Joseph Dufour le lot 36.
Le nouvel hôtel de Jos. Dufour porte le nom de l’Hôtel du lac Mercier.
Le 12 septembre 1905, l’hôtel est rétrocédé à François Archambault.
L’Hôtel du Lac Mercier est vendu le 20 septembre 1905 à Wilfrid Guay, un homme d’affaire de l’Annonciation (Rivière-Rouge). Wilfrid Guay et son épouse, Donalda Renaud deviennent alors hôteliers à temps plein.
L’hôtel dessert les clients de la gare, érigée en 1904 sur le terrain voisin. L’endroit est idéal pour accueillir les passagers.
L’hôtel bourdonne d’activité en attendant l’arrivée du train hebdomadaire. Le Lac Mercier Inn devient vite le lieu de rassemblement des habitants de la région. Ils attendent à l’hôtel jusqu’à ce que le train arrive avec le courrier tant attendu, pour qu’il soit estampillé au bureau de poste de l’autre côté de la rue.
En 1906, l’hôtel héberge aussi des travailleurs de l’industrie forestière et de la A.D. Gall Petroleum & Chemical Co., qui vient d’acheter les installations situées sur le plateau entre le lac Brochet (renommé lac Moore) et le lac Mercier.
Le train permet aussi aux habitants, jusque-là bien isolées dans leur petit patelin, de rendre enfin visite à leurs proches et aussi de recevoir les membres de leur famille. C’est aussi le début de l’industrie touristique qui amène les villégiateurs par le train, pour venir dans la région profiter de la pêche, de la chasse et des plaisirs de la campagne.
Cette petite annonce paraît dans les journaux de Montréal en 1915.
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Au “Lac Mercier Inn”, le barman est jovial et les clients se sentent chez soi. Les habitants de la région s’y rassemblent pour faire la fête et le barman dépanne les fêtards qui ont un peu trop bu en leur louant une chambre.
Wilfrid Guay s’occupe de l’hôtel jusqu’à son décès en 1916. Ce sera Donalda Renaud, son épouse devenue veuve, qui dirigera l’hôtel jusqu’en 1921.
L’hôtel construit il y a une vingtaine d’années par Joseph Dufour, est acheté en 1921 par son beau-frère Zéphirin Meilleur.
Zéphirin Meilleur gérait depuis 1902, la petite pension qu’il avait érigée au lac Tremblant. Il vient de vendre celle-ci à son frère Joseph Meilleur, qui a de grands projets d’agrandissement.
Joseph Meilleur envisage de transformer la pension du lac Tremblant en un hôtel d’envergure d’une soixantaine de chambre, adapté à une nouvelle clientèle touristique: l’Hôtel Meilleur.
L’établissement sera à son tour acheté par Joseph Bondurand Ryan en 1943.
Le 11 octobre 1921, Zéphirin Meilleur signe un bail de 10 ans et promesse d’achat avec Donalda Renaud, pour s’occuper de l’hôtel Lac Mercier Inn. Zéphirin décède malheureusement quelques mois plus tard, le 13 juillet 1922. Son épouse, Victorine Hamel, qui reprend la responsabilité de l’hôtel et en deviendra propriétaire par exécution de promesse de vente, le 15 octobre 1923.
Victorine, doit composer avec un autre événement malheureux en juin 1923: l’incendie du Lac Mercier Inn.
Un article de La Patrie du 25 juin 1923 annonce l’incendie du Lac Mercier Inn .
L’hôtel a été rebâtit en 1923.
En mai 1924, Victorine fait l’acquisition d’un terrain pour 12 garages de l’autre côté de la rue dont Adélard Matte était propriétaire. En janvier 1925, Victorine épouse François D’Assise Barette et c’est désormais son mari qui autorisera son épouse à effectuer légalement des transactions de propriétés.
En juin 1931, la propriété adjacente sera vendue à Joseph Romain Lavigne, qui y tient un magasin général, et dont la bâtisse a un mur mitoyen avec Adélard Richer, qui y tient une boucherie.
On a longtemps connu l’hôtel sous le nom de « Lac Mercier Inn ». Durant l’hiver 1932-1933, le première remontée mécanique (rope tow) en Amérique du Nord est installée à Shawbridge. Joe Ryan installe la première remontée mécanique avec chaise (chairlift) à l’hiver 1938-1939 au Mont-Tremblant.
Afin de profiter de l’engouement touristique créé par ces changements, le Lac Mercier Inn change son nom pour celui de “Hôtel Mont-Tremblant”.
Ce n’est que vers 1937 que l’hôtel commence à héberger des skieurs attirés par le ski Mont-Tremblant.
Le 7 avril 1941, Victorine Hamel et François D’Assise Barette vendent toutes les propriétés qu’ils possèdent, incluant la source d’eau et les installations d’aqueduc , à Ovila Robitaille, un marchand de charbon de Montréal. Le nom est désormais « l’Hôtel Mont-Tremblant »
BAnQ La Patrie 19 août 1943
La décennie de l’après-guerre a vu l’hôtel changer de propriétaires à nouveau: en janvier 1945 ce sera Elisabeth Nicole, veuve du tavernier Montréalais Arthur Bérubé qui devient propriétaire jusqu’en août de la même année, alors que Irène Pagé, épouse du comptable Louis-Philippe Barsalo, acquiert le commerce.
En octobre 1948, les nouveaux propriétaires montréalais sont: Georges Arpin (Laurette Denis), directeur de France Film, son frère Lionel Arpin, linotypiste et un hôtelier Raymond Bourgon. Un peu plus de deux ans plus tard , Raymond Bourgon quittera l’entreprise.
Le 25 mars 1953, c’est au tour de l’hôtelier Roger Baervoets (Lucille Sénécal) de Rosemère originaire de Bruxelles de devenir le dernier acquéreur. L’hôtel est dirigé par une personne expérimentée et bénéficie d’un second souffle.
En juin 1966, c’est au tour de l’hôtelier de Montréal-Nord Charles Ayotte (Angèle Fréchette) d’exploiter le commerce de Mont-Tremblant. Il vend l’entreprise à un vétéran de la deuxième guerre, Roy Fetherstonhaugh, le 9 décembre 1971.Ce dernier avait brièvement été propriétaire de l’hôtel Pointe du Rocher sur la rive ouest du lac.
Celui-ci se départit de l’hôtel le 19 décembre 1980. Les nouveaux propriétaires sont des hommes d’affaires locaux : Guy Dubois et Raymond Hotte. Les activités hôtelières attirent la clientèle locale avec le célèbre bar « au coin ».
Roy Fetherstonhaugh conserve toutefois le terrain au bord du lac jusqu’en juillet 1981, sur lequel il a érigé un immeuble qui deviendra l’Auberge Onwego.
C’est en septembre 1999 que Philippe Laudat acquiert le commerce et fait revivre l’hôtel et le restaurant qui acquiert ses lettres de noblesse. D’origine française, Philippe est expérimenté dans le domaine de la restauration et innove à plusieurs égards.
Puis ce fut au tour de Malachai O’Connor et David Innes d’imprégner l’hôtel d’une atmosphère irlandaise d’octobre 2008 à juillet 2010 de devenir propriétaires pour une courte période, le temps de l’implantation d’un authentique pub irlandais dont la fréquentation est devenue incontournable.
L’hôtel est repris par Philippe Laudat qui fait preuve à nouveau de ses talents d’hôtelier et restaurateur jusqu’à la vente récente à l’administratrice Marie-Josée Labbé, en 2017. Marie-Josée, passionnée par l’histoire locale, a bien l’intention de faire revivre les plus beaux jours de l’hôtel et d’en faire à nouveau un endroit incontournable.
Depuis le début du 20e siècle, l’hôtel a changé de nom, a subi un incendie en 1923, a été reconstruit et plusieurs fois rénové, en plus d’avoir changé de propriétaires à de multiples reprises.
Lire l’article: “L’Hôtel Mont-Tremblant, près de 120 ans d’histoire”
Chalet du lac
Une partie du lot 35 du rang ll sur lequel est érigé l’hôtel a été concédé en novembre 1892, au frère du premier ministre Honoré Mercier, Edouard-Henri Mercier.
Le “Chalet du lac” fut construit au début du siècle dernier par la compagnie forestière, qui était installée sur le plateau entre le “Lac Brochet“(lac Moore) et le “Lac Sam” (lac Mercier), afin d’y loger ses travailleurs.
Dès 1905, on peut apercevoir cet édifice imposant à l’endroit où est maintenant l’édifice « Félix Calvé » (l’ancien hôtel de ville de la municipalité de Mont-Tremblant et où sont maintenant logés les locaux municipaux et ceux de SOPABIC).
De « Chalet du lac » à « Mont-Tremblant Inn »
La Laurentian Chemical Co. vend l’hôtel le 23 juin 1932 à Ernest Benoit, qui le dirige de 1932 à 1934 sous le nom de « Mont-Tremblant Inn » et « Hôtel Mont-Tremblant ».
L’immeuble est rétrocédé à la compagnie Standard Chemical (anciennement Laurentian Chemical) le 29 mars 1934, qui l’exploite pendant quelques années comme hôtel à la disposition des travailleurs de la compagnie. Le curé Charles-Hector Deslauriers utilise fréquemment le salon de l’hôtel pour y tenir des activités pour les jeunes de la région..
De « Mont-Tremblant Inn » à « Auberge du curé du village »
Le 22 juillet 1939, la compagnie vend toutes les bâtisses qui étaient érigées sur ses lots incluant l’hôtel, au Rév. Charles-Hector Deslauriers, curé du village de Mont-Tremblant.
Le curé Deslauriers était très engagé envers les jeunes de la région et mettait à l’hôtel à la disposition des Auberges de Jeunesse pour encourager la pratique d’activités sportives.
On connait alors l’hôtel sous le nom de « l’Auberge du curé du Village ».
De « Auberge du curé » à « Auberge Mont-Tremblant »
Le 6 avril 1943, le Rév. Charles-Hector Deslauriers vend l’auberge de 52 chambres à l’hôtelier à Adélard Martin, se libérant ainsi d’une dette envers Aurore Grégoire, veuve de Paul-Émile Grenon.
Adélard Martin exploite l’hôtel pendant deux ans sous le nom de « Auberge Mont-Tremblant » avant de la revendre à Oscar Lapierre, un cultivateur de Grandby le 5 juin 1945.
Celui-ci revend l’immeuble à Adrien St-Jean le 15 avril 1946. C’est le 6 septembre 1946 que l’immeuble passe aux mains de Bérangère Sauvé, épouse d’ un plombier de Val Morin, Louis-Clément Gendron.
L’« Auberge Mont-Tremblant » redevient « Chalet du Lac » …
L’ancienne « Auberge du curé du Village » est redevenue un hôtel touristique, le « Chalet du Lac ».
Sous la direction de Bérangère Gendron, le « Chalet du Lac » attire à nouveau les plaisanciers qui profitent des nombreuses activités, été comme hiver.
La situation économique de cette période d’après-guerre est difficile. Bérangère Gendron doit faire appel à quelques créanciers.
Le 1er avril 1952, en vertu de deux jugements de cour, le premier datant du 28 juin 1951 et le deuxième du 3 janvier 1952, Sylvio Lachapelle, un gérant de taverne de Montréal, devient propriétaire de l’immeuble en tant que dernier créancier.
La fin d’un chapitre et le début d’un autre.
Un chapitre de l’histoire du petit village de Mont-Tremblant vient de se terminer. Le « Chalet du Lac », est réduit en cendres le 8 avril 1952.
L’emplacement est acheté par Charles St-Louis (Dorina Tassé) le 15 janvier 1953. Il revend le même jour le terrain à la Corporation municipale de Mont-Tremblant afin d’y construire un bâtiment qui deviendra une école pour les garçons du village, “l’école Dominique Savio“.
À l’été 1969, l’école des garçons est relogée et la Municipalité de Mont-Tremblant y installe ses bureaux. L’administration de la municipalité a maintenant un Hôtel de Ville et Félix Calvé y siège comme premier maire de Mont-Tremblant. L’édifice municipal se nomme désormais « l’Édifice Félix-Calvé ».
En janvier 1953, Charles St-Louis a également vendu à la Municipalité de Mont-Tremblant, tout l’espace entre le chemin et le lac, où sera aménagée la plage publique. Il s’est toutefois réservé une portion de terrain où il érigera l'”Auberge La Porte Rouge“
Manoir Lac Mercier
Les lots 36 et 37 du rang ll sur lequel est érigé le Manoir lac Mercier, ont été réservés en 1892 pour le frère du premier ministre Honoré Mercier, Edouard-Henri Mercier. C’est en 1899 que Virginie St-Denis, veuve d’Honoré Mercier, vend ces lots à Edouard-Henri Mercier, ainsi qu’une petite partie du lot 35.
Selon la capsule audio: “Les Mercier, premiers villégiateurs“, les Mercier avaient établi une très jolie villa où la famille allait, à chaque année, passer les mois de villégiature.
À la fin du 19e siècle, Honoré Mercier avait fait construire un camp de pêche au lac Mercier.
Des parties de pêche mémorables organisées par la famille Mercier s’y sont tenues à plusieurs reprises.
Les Mercier ont remplacé le camp de pêche par une confortable villa pour la famille. C’est le frère d’Honoré, Edouard-Henri Mercier, ainsi que ses descendants, qui ont occupé la villa au lac Mercier, tandis que Honoré Mercier ll, le fils du défunt premier ministre, avait choisi le lac Tremblant pour y installer une place de villégiature.
Edouard-H. Mercier décède en juin 1905. Après le décès d’Edouard-Henri Mercier, ses deux filles Cécilia et Évelina sont les héritières. Cécilia cède sa part d’héritage à Evelina « Eva » Mercier, qui devient propriétaire de presque tout le territoire adjacent au lac dans sa partie sud-est.
Lorsqu’ Évelina« Eva » Mercier décède en septembre 1920, ses propriétés sont léguées à son époux, Alfred Beaudoin, ainsi qu’à ses 6 enfants. Les enfants Beaudoin continuent de fréquenter le lac Mercier pendant plusieurs années.
Le lot 37 sur lequel a été construite la villa des Mercier, a un nouveau propriétaire le 20 novembre 1926: Victoria Desroches, veuve d’Ulric Surprenant, en son vivant voiturier de l’État du Massachusetts, acquiert la propriété.
Elle la transforme en maison de pension de 12 chambres. La villa devient le “Manoir Lac Mercier“.
L’année suivante, le 9 novembre 1927, Victoria Desroches vend la propriété à Edouard Plouffe, hôtelier de Saint-Jérôme. Elle continue toutefois à gérer l’hôtel jusqu’à la fin des années 30.
La famille d’Edouard Plouffe habitait St-Jovite au début du siècle et était propriétaire de plusieurs hôtels dans les Laurentides. Xavier Plouffe, le père d’Edouard, était hôtelier en 1901. Edouard Plouffe, 8e de 14 enfants, prend la relève après le décès de son père en 1910. Lorsqu’il achète le Manoir Lac Mercier, il est déjà propriétaire de l’hôtel près de la gare du Canadien Pacifique à Saint-Jérome depuis 1921, l’hôtel Plouffe.
Un an après le décès de son épouse Ernestine Coupal, il vend le « Manoir Lac Mercier » le 3 octobre 1947 à Joseph «Pit» Pépin et Lionel Vaillancourt. Celui-ci se retire en octobre 1949. Joseph « Pitt » Pépin et son épouse Jeanne Desormeaux administrent l’hôtel jusqu’en novembre 1955.
Ma jeunesse au temps du Manoir Lac Mercier… par Nicole Roch
Le Manoir Lac Mercier a attiré une clientèle nombreuse jusque dans les années 60, lorsque le Manoir fut détruit par un incendie.
Le nom du « chemin Plouffe » tient son origine de la famille Plouffe, qui a possédé plusieurs propriétés sur ce chemin près du centre du village.
La fille d’Edouard Plouffe, Gabrielle Plouffe-Monette, a habité sur le chemin Plouffe jusqu’à son décès en 1996.
Le fils de François et petit-fils d’Edouard, Pierre Plouffe, s’est démarqué en remportant la coupe du monde en ski nautique en 1971 et a fini 5e aux Jeux olympiques de Munich en 1972. Il a commencé à faire du ski nautique à l’âge de 10 ans et fait sa première compétition au lac Ouimet à Mont-Tremblant. Toujours passionné de ski nautique et compétiteur dans l’âme, il continue de relever des défis tout en s’occupant du “Centre nautique Pierre Plouffe” au lac Tremblant.
“Hôtel Pointe du Rocher”
Les lots 4, 5 du rang D du canton Clyde où est situé l’hôtel Pointe du Rocher, ont été attribués à Virginie St-Denis, l’épouse du premier ministre Honoré Mercier, le 12 novembre 1892. En novembre 1896, elle en acquiert les lettres patentes puis les vends aux habitants de la région.
Le 19 mai 1897, A-Denis Dury a obtenu la concession des lots 4 et 5, le long du “chemin Bisson“ (l’actuel chemin du lac Mercier) qui mène vers la « Chute aux Iroquois » (Labelle). Le “Chemin Bisson“ a été ouvert en 1883.
-Alphonse-Denis Dury et Marie Giroux avaient immigré de France en 1883. En mars 1894, ils achètent un terrain dans le 5e rang du canton de Salaberry (St-Jovite) afin d’y construire une maison. Alphonse Dury est tailleur et le couple ouvre un magasin de vêtements à St-Jovite. Après le décès de son mari en 1904, Marie Giroux s’occupera du magasin avec l’aide de ses fils ; l’un d’eux, Georges Dury, sera maire de St-Jovite de 1929 à 1933.
Les lots 4 et le lot 5 sont bientôt vendus à Jules Lachapelle (Eugénie Trudeau), un marchand général de St-Jovite très impliqué dans le milieu municipal et fervent militant libéral.
Une histoire de famille :
Élodie « Lydie » Goyette
Le 15 juillet 1901, Lydie Goyette, veuve de Narcisse Robert, achète de Jules Lachapelle, la moitié du lot 4 et lot 5 et y fait construire une maison de deux étages sur un promontoire rocheux au bord du lac. On peut sans doute affirmer sans se tromper, que l’architecte Louis Roy, le gendre de Lydie, a contribué à la construction de la résidence familiale.
La maison du lac Mercier devient le lieu de rassemblement pour la famille, qui vient y passer toutes ses vacances.
Lydie Goyette est originaire de Châteauguay où elle résidait avec son mari, Narcisse Robert et leurs 7 enfants jusqu’au décès de celui-ci en 1895. Par la suite, elle s’installe à New-York où deux de ses filles, Léontine et Laurenza, s’y trouvent déjà.
En mai 1905, Lydie Goyette-Robert achète un terrain dans le village sur le chemin du lac Tremblant afin d’y faire construire une maison. Elle envisage de laisser la maison du lac Mercier à ses enfants. Les trois garçons Robert s’installent avec leur mère dans la région.
Léontine Robert et Arthur O’Meara
Le 23 novembre 1905, elle vend sa propriété à sa fille Léontine Robert (Arthur O’Meara) et ne conserve que la moitié ouest du lot 5.
Léontine Robert a épousé le 6 juillet 1897 le journaliste montréalais du journal « The Gazette » Arthur O’Meara. Le couple a immigré aux États-Unis par la suite, après le décès des deux parents d’Arthur, Patrick O’Meara et Alexina Angers. Patrick O’Meara était assistant greffier pour la ville de Montréal.
Laurenza Robert et Louis E. Roy :
Deux mois plus tard, le 8 février 1906, Léontine et Arthur O’Meara vendent à leur tour la maison familiale à Laurenza Robert et Louis E. Roy.
Laurenza Robert a épousé le 27 décembre 1901 à New-York où elle habitait, un architecte d’origine montréalaise, Louis Eusèbe Roy. Deux de leurs enfants y naissent, Lucien et Théo.
Laurenza et Louis Roy occupent la résidence familiale au lac Mercier lors de leurs vacances estivales et vont y séjourner plus régulièrement lorsqu’ils seront de retour à Montréal en 1909.
Lorsque la maison n’est pas utilisée par la famille, la sœur ainée de Léontine et Laurenza, Florina Robert (Paul-Vincent Syracuse), y résident et y tiennent une maison de pension. La résidence est connue successivement comme « Villa du Rocher Blanc » en 1908, puis « Villa des Roses » à partir de 1909 à 1918.
La famille Roy passe ses vacances au lac Mercier avec leurs enfants Lucien, Théodore, Fernande et Cecil. Les familles Roy et Beaudoin (Évelina Mercier) se côtoient fréquemment lors des vacances d’été, Evelina et ses filles séjournant pendant de longues à la « Villa des Mercier », sur la rive est du lac.
En août 2011, Louis Roy se départit de la moitié est du lot 5 de l’autre côté du chemin Bisson. C’est Prosper Maher qui devient propriétaire de cette partie de lot adjacente au rang C (lac Desmarais).
Eugénie Robert
Durant cette période de la Grande Guerre, les temps sont difficiles. Louis Roy travaille maintenant à Montréal. Lydie Goyette est malade et vient de perdre un de ses fils. À l’été 2016, Eugénie Robert, la plus jeune des filles Robert, devient créancière de la propriété.
Lydie Goyette décède en décembre 1916. La partie du lot 5 qu’elle avait conservée, est acquise par Paul Vincent Syracuse.
Le fils de Louis et Laurenza, Lucien Roy, qui a épousé Jeanne Beaudoin, (fille d’Évelina Mercier et Alfred Beaudoin) en juin 1925, travaille à Montréal comme mécanicien. Ils résident fréquemment au lac Mercier jusqu’en 1928.
Florina Robert et Paul Vincent Syracuse:
Le 19 octobre 1928, Laurenza Robert et Louis E. Roy vendent la propriété à Paul Vincent Syracuse (Florina Robert).
Florina Robert dont l’union en 1898 avec Frédéric Schiller (cousin d’Arthur O’Meara) n’a pas duré. Frédéric est parti pratiquer la médecine en Californie. Florina s’établit alors au lac Mercier. Son conjoint en 1909 est Paul Vincent Syracuse.
P. Vincent a immigré de Palerme en Italie au début du siècle et travaille comme tailleur à St-Jovite Après le décès de son mari, Florina épousera. P. V. Syracuse en juin 1925 à St-Jovite.
Paul Vincent Syracuse sera « maître de pension » quelques années encore, jusqu’en 1934.
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C’est l’époque de la crise économique et la situation financière continue d’être difficile. Eugénie Robert et Paul Vincent Syracuse tentent en vain de rembourser les créanciers.
Le 24 décembre 1934, l’immeuble est mis en vente par le shérif à la porte de l’église, lieu fixé pour les ventes aux enchères. Euclide Dubois, entrepreneur du lac Ouimet est le plus haut enchérisseur.
C’est la fin d’une époque pour la famille Robert. Les quatre sœurs auront réussi pendant plus de trente ans, à conserver dans la famille, le patrimoine familial, depuis que leur mère Lydie Goyette a fait l’acquisition de ces lots sur la rive ouest du lac Mercier en 1901.
Euclide Dubois et Hector Calvé
Euclide Dubois dont les parents proviennent de la région de Ste-Thérèse, a acquis plusieurs lots dans la région entre le lac Ouimet et le lac Mercier. Il exploite un moulin à scie sur un des lots près du chemin qui mène au village. Menuisier et entrepreneur, il participe à la construction de l’église en 1929 et est propriétaire de l’Hôtel Villa Bellevue au lac Ouimet.
Le 7 mai 1936, son gendre Hector Calvé (Irène Dubois) en devient propriétaire et la maison de pension se transforme en un hôtel d’une vingtaine de chambres qui prend le nom de « Hôtel Pointe du rocher ».
L’hôtel devient un endroit très convoité par de nombreux touristes jusque dans les années 70.
L’Hôtel “Pointe du Rocher” à l’époque de la famille Calvé
Hector Calvé et Irène Dubois exploitent le commerce jusqu’en février 1968.
De 1968 à 1974 :
Lise Forget (Reginald Clarence Lavack) devient propriétaire le 17 janvier 1968, Elle vend le commerce à deux propriétaires de taxis d’Ottawa, Raymond Blais et le vétéran de la 2e guerre, Roy Fetherstonhaugh, le 4 avril 1970.
Roy Fetherstonhaugh vend sa part à Ralf Walther en décembre 1972
Raymond Blais et Ralf Walther vendent l’établissement le 12 juin 1974 au neurochirurgien d’Ottawa, Dr. Brien Benoit.
Résidence privée
L’hôtel a cessé toutes ses opérations commerciales depuis ce temps. L’hôtel « Pointe du Rocher » a fait place à une résidence privée.
En 1976, on distingue nettement la maison originale érigée par Lydie Goyette et Louis E. Roy en 1901, malgré les multiples agrandissements apportés au fil du temps.
Malgré les nombreuses transformations, le carré originale de la maison d’autrefois a été préservé et rappelle à ses propriétaires actuels, toute l’histoire dont ces murs ont été témoins depuis plus de 120 ans.
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” L’Hôtel Windermere”
Les lots 1, 2 et 3 du rang D, canton de Clyde, soit tout le secteur au sud du lac Mercier des deux côtés du lac, ont été attribués à l’Hon. Honoré Mercier en 1892. Les lots ont par la suite été acquis par Bénoni St-Jean, un menuisier et cultivateur du canton Clyde. Le 18 juillet 1902, il vend ces trois lots à Jérémie Bonnier dit Laplante, un cultivateur du même endroit.
Le 4 août 1903, Jérémie Bonnier vend toute la partie ouest des lots 1, 2 et 3 à Joseph Robert, un cultivateur de St-Jovite.
Les lots sont défrichés et cultivés, puis subdivisés. Le “chemin Bisson” qui traverse les lots menant vers Labelle est relocalisé plus à l’ouest.
L’hôtelier Joseph Greenough achète le lot 2-20 du rang D dans le canton de Clyde le 26 juin 1933 et y érige un hôtel: le “Windermere“.
L’hôtel qui contenait une vingtaine de chambres, a été détruit par un incendie en 1936.
L’immeuble est reconstruit.
Joseph Greenough et ses descendants exploitent l’hôtel jusqu’au 9 avril 1946. L’immeuble est alors vendu à l’hôtelier Armand Bastien.
On surnomme l’hôtel le “Honeymoon Lodge“. Les touristes sont nombreux en cette période d’après-guerre et les clients y apprécient beaucoup leur séjour.
“L’hôtel Windermere», sous la direction d’Armand Bastien, aura attiré les vacanciers pendant une vingtaine d’années.
Armand Bastien décide de se départir de l’hôtel et c’est en juillet 1967 qu’il il vend à Albert Deslauriers. Celui-ci ne le conserve que très peu de temps. Ce sera Monique Cousineau (Me Guy Rouleau) qui en prendra possession en octobre 1968. L’hôtel cesse d’exister et l’emplacement change de mains à quelques reprises avant de devenir une maison privée.
Depuis 1979, elle est occupée par le même propriétaire.
Le “Shadynook Inn”
Les lots 1, 2 et 3 du rang D, canton de Clyde, soit tout le secteur au sud du lac Mercier des deux côtés du lac, ont été attribués à l’Hon. Honoré Mercier en 1892.
Les lots ont par la suite été acquis par Bénoni St-Jean, un menuisier et cultivateur du canton Clyde. Le 18 juillet 1902, il vend ces trois lots à Jérémie Bonnier dit Laplante, un cultivateur du même endroit.
Ce dernier vend toute la partie ouest des 3 lots à Joseph Robert, un cultivateur de St-Jovite, le 4 août 1903.
Les lots 1, 2 et 3 sont défrichés et cultivés, puis subdivisés. L’ancien chemin public qui traverse les lots et mène vers Labelle est connu comme le “chemin Bisson” (l’actuel ch. du lac Mercier).
Charles Williams acquiert de Joseph Robert les parties de lots 2 et 3 du rang D. Un ruisseau important traverse les lots, dont l’eau provient d’un petit lac plus haut dans la montagne (lac Saint-Jean). De plus, l’ancien chemin public a été relocalisé plus à l’ouest, ce qui rend la propriété particulièrement attrayante.
Georges Edouard Ponthieu, originaire de Paris, immigre au Canada en 1907. Le 25 mai 1912, il acquiert les lots de Charles Williams et les subdivise en plusieurs parties. Sur une partie du lot 2-1, il érige un hôtel (boarding house) connu sous le nom « Shadinook ». En plus du bâtiment principal, plusieurs autres bâtiments prennent place.
Le 25 avril 1921, la propriété est acheté par Walter Ephraim Harrison.
Kenneth Harrison a l’esprit entrepreneur. À l’âge de 17 ans, il travaille durant l’été pour ses parents : il est chargé de transporter en chaloupe les clients qui arrivent à la gare pour les amène à l’hôtel, puis les ramener à la fin de leur séjour. Il doit aussi à nettoyer les lampes à l’huile qui servent d’éclairage dans l’hôtel.
Durant l’hiver, Ken travaille à Northern Electric à Montréal. Il réussit à obtenir de la compagnie un escompte de 50% sur la vente d’équipement électrique, ce qui lui inspire l’idée d’équiper l’hôtel de lampes électriques, lui épargnant ainsi la fastidieuse tâche de nettoyer les lampes à l’huile.
… au sujet de Kenneth Harrison
En juillet 1932, Walter E. et Martha Harrison donnent l’hôtel et les terrains à leur fils Kenneth Harrison.
En 1934, Ken doit emprunter et hypothèque l’immeuble. Cet emprunt risqué amène les parents de Ken à annuler la donation de leur patrimoine en août 1935. Walter et Martha reprennent donc le commerce pour un temps. L’hôtel devient une “maison de pension”. On l’appelle “la Pension Harrison“.
En 1935, Ken est très impliqué dans le “Club de ski Mont-Tremblant” qu’il vient de fonder.En 1938, Joe Ryan, en visite à Gray Rocks, survole la montagne de 3200 pieds avec l’avion de Tom Wheeler , accompagné par Lowell Thomas.
C’est le début du grand projet de faire de cette montagne un grand centre de villégiature. Pour Kenneth Harrison, le Club de ski deviendra sa principale activité à Mont-Tremblant en plus de diriger l’hôtel à Ste-Agathe.
Walter Harrison délaisse graduellement la maison de pension et vend l’immeuble en 1946.
Après quelques changements de propriétaires, l’ancien Shadinook est acheté le 11 mai 1957 par Zionist Organization of Canada.
Le camp Kinneret Biluim en devient le propriétaire le 6 avril 1984.
Hôtel Chez-Soi & Bar Alpin
En 1892, le lot 35 du 2e rang dans le canton Grandisson, à l’extrémité sud du lac Mercier, a été octroyé au frère du premier ministre Honoré Mercier, Edouard-Henri Mercier. Le lot 35 est ensuite acquis par François Sigouin, père. Une partie de ce lot est achetée par Octave Émond en juillet 1905.
Octave Émond (Malvina Labelle), menuisier de St-Jovite et pionnier de la première heure, construit « l’hôtel Chez-Soi » en 1905 sur ce lot situé sur le «Chemin du Lac Tremblant ». Cet édifice imposant accueille les travailleurs des compagnies forestières de la région, dont la Great Northern Lumber et la A.D.Gall Petroleum en plus d’y loger la famille.
C’est Malvina Labelle qui devient propriétaire en juillet 1908 après le décès de son mari.
Horace Sigouin, bûcheron dans la Montagne Tremblante, épouse Rose-Anna Émond en 1919. Rose-Anna Émond devient à son tour propriétaire en juin 1924 suite au décès de sa mère.
Horace et Rose-Anna exploitent cette pension de 22 chambres pendant de nombreuses années.
Horace Sigouin décède en 1952. Rose-Anna vend l’hôtel à son fils Rolland Sigouin (Madeleine Boivin) en juin 1961.
Après avoir exploité l’hôtel pendant près de 40 ans, Rose-Anna décède en décembre 1963.
Roland Sigouin (Madeleine Boivin) exploite l’hôtel jusqu’en mai 1974. “L’Hôtel Chez-Soi” est alors vendu à Jacques Bisaillon et Guy Vanier, puis à Gérard Moreau en 1977. C’est Maurice Matte qui en devient propriétaire en mars 1982.
L'”hôtel Chez Soi” et son populaire “Bar Alpin” est réduit en cendres vers la fin des années 80.
Le terrain a ensuite été vendu et une bâtisse commerciale y est érigée. C’est maintenant là où on retrouve le restaurant “Ital Delli”.
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